Détente dangereuse...

Voilà près de deux semaines que j'étais de nouveau rentrée dans la vie de Rebecca. Mon rythme de vie, fait de succès et de divers plaisirs, avait connu un tournant radical dernièrement. Perte de mon logement, perte de mon emploi… Me retrouver sans rien, comme une pauvre miséreuse dont l'on se souciait à peine. Heureusement, j'avais pu compter sur cette personne si particulière, et me tenant particulièrement à cœur, ma cousine! Elle avait répondu présente au premier appel, sans la moindre hésitation. Sans regarder à sa propre vie, elle m'avait accueilli à bras ouvert afin de m'offrir le temps nécessaire pour me retourner. Sincère affection ou réminescence de ce que nous avions partagé durant l'adolescence, elle était actuellement la seule personne sur qui je pouvais réellement compter. Malheureusement, je n'étais pas en mode vacancière. Et si j'avais la satisfaction de pouvoir retrouver cette femme de ma famille, je ne me donnais clairement pas le temps de rêvasser. Je courrais sans cesse, multipliant les entretiens, les entrevues, les rendez-vous et les candidatures spontanées. Je guettais la moindre source éventuelle d'argent et de potentiel logement de secours. Mes journées n'étaient rythmées que par cette course inaltérable contre le temps pour que moi, une 'jeune' quadragénaire, parvienne encore à se faire une place dans l'univers professionnel. Mais pour l'heure, je m'octroyais une après-midi de détente. La villa était vide, déserte. J'aurais aimé que Becca soit là mais je me contentais simplement de pouvoir souffler et respirer. Et pour se faire? Rien de mieux qu'un bon verre de cocktail, allongée sur le transat de la terrasse, juste aux abords de la piscine. Mon corps était simplement vêtu d'une chemise blanche ouverte, sous laquelle reposait un ensemble de sous-vêtements noir et en dentelles. Se détendre. Savourer. Profiter en toute simplicité.

Lorsque j’étais adolescente je ne rêvais que d’une chose, vivre une vie heureuse avec un mari aimant et des enfants, un peu comme toutes les ados j’imagine. Aujourd’hui, j’ai tout ce dont je rêvais quand j’était gamine et pourtant je me sens plus vide encore que si j’étais seule. Je m’ennuie vraiment. Ma parfaite petite vie de famille ne me convient pas et j’aurais dû m’en douté. Aussi quand ma chère cousine Angie m’a appelé pour que je l’héberge je lui aie dit oui sans hésiter. Elle est la seule personne de toute ma famille entière que je ne fuis pas. Je lui aurais accordé tout ce qu’elle demandait parce que je l’apprécie vraiment. Et elle me rappelle la jeune adolescente que j’étais, celle qui était si passionnée et fougueuse, celle qui faisait n’importe quoi et qui s’est laissé entraîner dans une passion brûlante auprès d’une femme. Je n’ai jamais oublié cet été que nous avions passé ensemble, j’y repense de temps en temps avec nostalgie je dois bien l’avoué. Quoi qu’il en soit même si nous n’avions pas eu cette aventure je lui aurais dit oui quand même. Aujourd’hui Angie est partie à la recherche d’un boulot et moi je me suis dit que ça serait bien de faire un peu de shopping, après tout si je dois supporter ma petite vie plate et ennuyeuse autant que je profite de mon argent dans les boutiques. En rentrant chez moi je me prépare à me baigner, m’imaginant seule, comme toujours, je me dirige vers la terrasse quand je suis soudainement arrêté dans mon élan par un corps allongé sur un transat, celui de ma chère cousine. Un sourire s’accroche à mes lèvres alors que j’admire son corps pendant quelques secondes, cette femme est magnifique il n’y a pas à dire, aucune autre femme après elle ne m’a jamais attiré. Personne ne pourrait m’en vouloir, tout le monde baverait devant elle. Je secoue la tête et m’assois près d’elle sur un transat. « Salut toi. Comment c’est passé ta journée ? » Je me débarrasse de mes vêtements tout en lui parlant, ne restant qu’en maillot et commence à passer de la crème solaire sur le corps.

J'avais toujours eu une sexualité relativement débridée, sans compter que ma vie affective était un véritable chantier, pour ne pas dire un sacré foutoir! Carriériste et travailleuse à temps plein, je n'avais jamais accordé de réelle importance à la construction d'une vie de couple ou de famille. À ce niveau-là, j'admirais Rebecca pour cette manière qu'elle avait de mener franc-battant son quotidien de femme au foyer. Mais derrière cette admiration, je savais que ce n'était pas une vie faite pour moi. Moi? Rester à la maison? M'occuper d'un foyer? Rien qu'être sans boulot et à ne pas me sentir investie de responsabilités professionnelles me rendait déjà dingue. Alors rester sans travailler? Non, très peu pour moi! Pourtant, comme tout le monde, je rêvais de liberté, de voyager, d'aventures et d'un autre quotidien fait d'obligations à tour de bras! Un parfum de liberté que je sentis arrivé, par surprise, lorsque je sentis le parfum de ma cousine et que j'entendis le son de sa voix. Prise de court, bien que je ne faisais que me relaxer sans nulle autre pareille, mon corps ne retint pas un petit sursaut. Un sourire franc, grand, large et pétillant garni mes lèvres lorsque je tournai mon visage vers elle, vers son regard, vers son corps se dénudant… Et quel corps! Ses courbes me faisaient rêver! Sa peau transpirait une saveur dont je n'avais qu'un frêle souvenir. Et son corps était propre à celui d'une sirène et d'un interdit auquel mes plus bas instincts ne désireraient qu'une seule chose: y succomber totalement! "Calme… Après mon entretien de ce matin, j'ai opté pour une journée break aujourd'hui!" Répondis-je, me redressant quelque peu sur le transat pour arborer une position assise, et le corps tourné vers le sien. Mes coudes sur mes cuisses, la chemise entrouverte sur mon corps, je l'observais faire avec un petit sourire. "Donne, je vais m'en charger si tu veux…" Je me levai et vint attraper le tube de crème solaire. "Et toi, comment ça été?" M'enquis-je en venant me glisser et m'asseoir sur son transat, juste derrière elle.

Rester à la maison et lézarder me semblait être une très bonne idée, prendre le soleil, patauger dans la piscine et profiter mais là je ne pensais plus du tout à me faire bronze tranquillement. Angie se tenait là, penché légèrement sur son transat, sa chemise dévoilant simplement ses courbes sans trop en montrer, mon regard coule sur son corps magnifique sans trop insister. Alors que je continuais de glisser mes doigts sur ma peau pour mettre de la crème Angie se lève et se glisse près de moi pour m’aider. Ce n’était peut-être pas une bonne idée, nous le savions toutes les deux. Il y a des années que nous ne nous étions plus vues et pourtant ce courant, cette intensité, cette tension semblait ne pas avoir disparu. Je ne me souviens même pas dans quelle circonstance nous nous étions laissés entraîné par la passion. Ce que je sais c’est que cette femme sait faire bien des choses avec sa bouche. Un sourire s’accroche à mes lèvres en repensant à ce moment-là, alors que ses doigts s’attellent sur mon corps. « Ma journée a été particulièrement ennuyeuse je dois dire. » Où est donc passée cette adolescente un peu fofolle ? Elle est morte le jour où je me suis fait mettre la bague au doigt, un soupir nostalgique franchit mes lèvres en me rendant compte que ma vie est devenue bien plus plate que ce que j’imaginais à ce moment-là. La tension s’accentue au fur et à mesure que la crème s’étale sur mon corps sous les doigts de mon ancienne amante. Je me retourne vers elle et prends la crème dans ses mains. « Laisse-moi te rendre la pareille. » J’en mets un peu sur mes mains et je les glisse avec légèreté sur ses jambes remontant jusqu’à ses cuisses. Il était clair d’une chose, l’alchimie entre nous était toujours présente, malgré le temps qui avait passé, le goût de l’interdit était sûrement l’une des choses qui nous avaient poussé à l’époque à nous abandonner dans les bras l’un de l’autre, c’était excitant de nous savoir de la même famille et de garder ce secret, qui n’avait rien de honteux pour nous mais qui aurait sans aucun doute tué nos familles. Et si nous repassions un jour à l’acte est-ce que ça aurait toujours ce goût d’interdit ou est-ce que ça serait plat et ça effacerait nos si bons moments ?